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APRES LA MORT DIVERS DOCUMENTS SUR LA MORT DEPUIS DES MILLENAIRES L'HOMME EST A LA RECHERCHE DE LA VERITE.

Les précurseurs du spiritisme

SPIRITE
Les précurseurs du spiritisme
 
 
Jean Meyer, le bienfaiteur du spiritisme                 x
Humble par sa naissance, Jean Meyer (1855-1931) fut de ces entrepreneurs qui partis de rien, se retrouvent un jour à la tête d’un empire. Propriétaire vinicole près de Béziers, et investisseur en immobilier, l’homme n’en est pas moins un spiritualiste interrogatif qui étudie les questions philosophiques et découvre les livres d’Allan Kardec qui vont emporter sa conviction. Généreux donateur par principe et par éducation, il décide de soutenir avec de larges moyens, le mouvement spirite et ainsi devient propriétaire de La Revue Spirite, suspendue peu avant la guerre, qu’il fait reparaître en 1916. Avec Léon Denis et Gabriel Delanne, il crée l’Union Spirite Française (USF) en 1917, dont il installe provisoirement le siège dans sa propre villa à Paris. Dans une perspective scientifique, il fonde avec Gustave Geley L’Institut Métapsychique International (IMI),qu’il dote d’un hôtel au 89 Avenue de Niels à Paris (1919). Il achète un autre hôtel au 8 rue Copernic en 1923, qui sera le siège de L’Union Spirite Française et de la Revue Spirite qui paraît aux «Editions Jean Meyer». Il verse également un capital de 4 millions de francs à la Société d’Etudes Métapsychiques, fondation qu’il a lui-même créée.
Devenu vice-président de la Fédération Spirite Internationale, il organisa notamment le congrès de Paris en 1925 à «la maison des spirites», nom donné au siège de la rue Copernic.
Jean Meyer fut ainsi le grand mécène des mouvements spirite et métapsychiste français, doublé d’un organisateur déterminé à construire des structures officielles reconnues*.
* L’Institut Métapsychique International fut reconnu d’utilité publique dès sa création, statut qui lui a donné droit à des subventions publiques.
 
Les grands spirites du Père Lachaise
Des sépultures des grands pionniers situées au Père Lachaise, seul le dolmen d’Allan Kardec, la tombe la plus visité et la plus fleurie du cimetière de l’Est parisien, fait l’objet d’une ferveur mystique de la part d’un large public qui ignore la vie et l’œuvre même du fondateur du spiritisme. En revanche, les tombes de Gabriel Delanne, Pierre-Gaétan Leymarie et Ruffina Noeggerath (dite «Bonne Maman»), ne sont visitées que par un nombre plus restreint de personnes, celles qui restent attachées au souvenir de ces précurseurs, en toute connaissance de leur action terrestre au service du spiritisme.
La sépulture de P-G Leymarie est un petit dolmen, située non loin de celui dédié à Allan Kardec, sur lequel on lit l’inscription «Mourir, c’est quitter l’ombre pour entrer dans la lumière».
 
Pierre-Gaétan Leymarie (1817-1901),              x
Le libraire de la rue Saint-Jacques devenu spirite aux côtés d’Allan Kardec, avait lui aussi, son parcours militant en faveur de l’instruction et de l’éducation. Ardent républicain, il avait participé à la création de la ligue de l’enseignement aux côtés de Jean Macé, dont l’objet était de définir et promouvoir une école gratuite et publique ouverte à tous les enfants. La ligue de l’enseignement avait ouvert la voie à ce qui allait devenir en 1881, sous le ministre Jules Ferry, l’école publique, laïque, obligatoire et gratuite.
Leymarie se fera le continuateur du spiritisme après la mort d’Allan Kardec, défenseur infatigable de la nouvelle philosophie attaquée de toutes parts.
 
Gustave Geley (1868-1924)                x
Docteur en médecine de la faculté de Lyon, Gustave Geley s’établissait à Annecy, acquerrant une solide réputation de clinicien. Passionné par l’investigation métapsychique, il allait quelques années plus tard, abandonner la médecine pour se consacrer à cette nouvelle activité, devenant membre actif de la Société d’études psychiques de Genève en 1895. Il publiait ses premiers ouvrages : «Essai de revue générale et d’interprétation synthétique du spiritisme» et «L’être subconscient», dans lesquels il conclut à l’existence d’un principe psychique indépendant du corps physique, lui préexistant et lui survivant dans une évolution réincarnationniste.
En 1919, il est nommé directeur de l’Institut Métapsychique à Paris et prend en charge La Revue Métapsychique. Il réalise de nombreux travaux sur la télépathie, la clairvoyance avec Pascal Fortuny, et l’ectoplasmie avec les grands médiums de l’époque : Franek Kluski, Jean Gusik, Eva Carrière…
Il publia en 1919 son ouvrage essentiel «De l’inconscient au conscient», qui offre une excellente synthèse philosophique et scientifique sur l’être, la vie et l’univers.
Le 14 juillet 1924, de retour de Varsovie où il venait d’effectuer des séances d’ectoplasmie avec le médium Franek Kluski, le petit avion qui le ramenait en France se précipitait au sol, tuant le pilote et son illustre passager.
 
La prémonition de Pascal Fortuny
Quelques mois avant la tragique disparition de Gustave Geley, le grand clairvoyant Pascal Fortuny avait averti le Dr Geley d’une prémonition où il voyait la mort prochaine d’un médecin français en Pologne, victime d’un accident d’avion. Geley lui demanda qui était ce médecin mais Fortuny ne sut pas répondre.
Lorsque Geley voulut rentrer en France depuis Varsovie, il eut des difficulté à trouver un pilote car c’était un 14 juillet, jour de fête en Pologne où l’on célèbre aussi la Révolution Française. Il finit par trouver un pilote disponible, et oubliant probablement la clairvoyance prémonitoire de Fortuny qu’il aurait pu logiquement s’attribuer à lui-même, il alla vers son destin fatal d’un 14 juillet mal engagé, dans cet accident d’avion dont les circonstances ne furent jamais éclaircies.
 
Camille Flammarion rencontre Allan Kardec              x
Fin 1861, le grand astronome découvre «Le Livre des Esprits» et rencontre pour la première fois le fondateur du spiritisme. D’éducation religieuse et de formation scientifique, Flammarion aborde l’étude du phénomène spirite avec quelque scepticisme, mais peu à peu se forge une conviction, qui ne sera cependant pas définitivement assurée.
Sa première période spirite ira jusqu’à 1869, alors même qu’il fit l’une des oraisons funèbres sur la tombe d’Allan Kardec, incitant les spirites à s’orienter résolument vers des recherches plus scientifiques. Il ne reviendra au spiritisme qu’à partir de 1890, au contact d’une nouvelle génération de médiums et de chercheurs.
A l’époque d’Allan Kardec, il participa aux séances et il en vint même à s’improviser médium, avec d’intéressants résultats sous la dictée de l’esprit de Galilée. Dans le livre d’Allan Kardec «La Genèse», le chapitre «Uranographie générale» relatif à l’astronomie est dû à Flammarion, qui n’est pas nommément cité, avec cette simple mention en bas de page : «Ce chapitre est extrait textuellement d’une série de communications dictées à la Société spirite de Paris, en 1862 et 1863, sous le titre d’Etudes uranographiques, et signées Galilée ; médium M.C.F.»
 
Le Docteur Gibier
Suite à la publication de son livre si affirmatif de l’objectivité des phénomènes spirites («Spiritisme ou Fakirisme occidental» 1886), le Dr Gibier accusé de supercherie par les nombreux ennemis du spiritisme. Ceux qui n’osent pas l’accuser ouvertement le croient complice involontaire de prestidigitateurs. Il s'exile à New York où il fonde un Institut Pasteur, et c’est dans son laboratoire qu’il travaille aussi sur les recherches psychiques avec la médium connue sous le pseudonyme de Mme Salmon, dont il estime la droiture, mais qu’il soumet cependant à tous les contrôles souhaitables.
Ce courageux médecin dit en conclusion de son ouvrage : «En 1886, lorsque je publiai le résultat de mes investigations sur certains faits psychiques, je savais fort bien ce qui m’attendait…Toutefois je ne pensais pas que la vérité demanderait 15 ans pour paraître au grand jour. J’oubliais qu’elle est éternelle et que 15 ans ne sont pas même une seconde pour ce qui dure toujours.
Quand, pour avoir proclamé un fait parce que nous croyons savoir qu’il est, nous voyons les portes de la carrière qui nous semblait destinée se clore devant nous, et jusqu’à nos maîtres, collègues et amis les plus estimés prêter l’oreille aux basses calomnies et se détourner de nous. Quand notre donquichottisme nous conduit à l’exil et nous fait passer ces 15 années loin de la patrie, et de ce qu’elle renferme de cher pour nous, nous avons bien quelques droits à l’impatience.
Mais enfin, le moment est venu où nous avons la satisfaction de voir l’avalanche des faits grossir tous les jours. Ce qui n’était hier qu’un flocon imperceptible va bientôt faire irruption dans le champs de la science».
Effectivement, après plusieurs années d’études poussées avec un contrôle sévère, il avait adressé au 41éme Congrès International de Psychologie qui se tint à Paris en 1900, un mémoire considérable concernant ses recherches sur les matérialisations de fantômes, la pénétration de la matière et d’autres phénomènes psychiques soigneusement observés et notés. Il avait décidé de se rendre à Paris pour le présenter lui-même et ainsi répondre à toutes les critiques.
Il fut malheureusement victime d’un accident de voiture et mourut au début de 1900.
 
Victorien Sardou (1831-1908)                    x
Membre de l’Académie Française dès1877, Victorien Sardou fut l’un des plus fervents adeptes et défenseurs du spiritisme. En 1904, il déclara : «Quand on n’a pas de bonne fortune, étant médium comme je l’ai été jadis, de se convaincre par ses propres expériences, ou d’observer les phénomènes produits par des médiums très puissants, le mieux que l’on puisse faire est de se garder des expériences de salon qui sont purs enfantillages, ou de celles que l’on tente vraiment soi-même et qui ne sont bonnes qu’à décourager celui qui cherche la vérité. Il faut dès lors s’en tenir au témoignage des savants du monde entier, dont je n’ai pas à rappeler les noms, qui, après avoir étudié, les faits, pour en démontrer la fausseté, ont eu la bonne foi de faire amende honorable et d’affirmer leur conviction. Si le spiritisme n’était que duperie, il y a beau jour qu’il n’en serait plus question.»
Dans une revue anglaise, «Le grand magazine», Victorien Sardou expose qu’il fut l’un des premier à se déclarer spirite, à une époque où il y avait quelques mérites à faire pareille confession. Il raconte ensuite les phénomènes qu’il vivait en tant que médium. Il recevait des dessins d’aspect fantastique avec une extraordinaire rapidité. Ces dessins exécutés à la plume ou à l’eau-forte ont été publiés dans la Revue
Victorien Sardou (1831-1908)
 
 
Victor Hugo, humaniste et spirite                 x
Si Victor Hugo en tant que poète et écrivain est bien connu des écoliers et des universitaires (l'œuvre «Les Misérables» est dans toutes les têtes), si Victor Hugo humaniste et progressiste est souvent cité par les historiens, en revanche qui connaît et qui évoque Victor Hugo spirite ? Celui qui de son exil de Jersey s'intéressa au phénomène récent et très en vogue des tables tournantes et fut partie prenante à de nombreuses séances de spiritisme (...). Pourtant Hugo, à plusieurs reprises dans son parcours d'écrivain, évoque la question de la mort et de l'après-vie. Ces préoccupations sont présentes dès 1830 dans certaines œuvres comme les «feuilles d'automne» avec «la pente de la rêverie»,en 1837 dans «les voix intérieures» et «quelle est la fin de tout ?». En 1839, une poésie intitulée «Saturne» dépeint «ce globe horrible et solitaire», astre de châtiment mais non de châtiment éternel puisque cet astre maudit ne retiendra les méchants que «pour le temps où Dieu voudra punir» ; il entrevoyait déjà que l'âme franchissant l'infini, passait l'éternité et que la véritable existence commençait au tombeau :
Et qu'ainsi faits vivants par le sépulcre même,
Nous irions tous un jour, dans l'espace vermeil
Lire l'œuvre infinie et l'éternel poème.
 
Gabriel Delanne                       x
 
Si Allan Kardec a posé les bases essentielles du spiritisme dans ses écrits, Gabriel Delanne, quant à lui, a assuré la diffusion et la continuité de l’œuvre du fondateur. Il a lui aussi laissé de nombreux ouvrages théoriques, insistant plus particulièrement sur le caractère scientifiques des réalités expérimentales spirites.
L’œuvre de Gabriel Delanne est déterminante quant à son analyse des travaux réalisés à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle, dans une perspective résolument spirite, ce qui ne fut pas toujours le cas chez ses contemporains devenus métapsychistes, ceux qui avaient un peu perdu de vue le spiritisme défini par Allan Kardec. Delanne s’est attaché à poursuivre l’œuvre spirite dans son double aspect philosophique et scientifique, même s’il a surtout insisté sur la partie expérimentale, analysant toutes les preuves qui venaient confirmer les théories du «Maître Allan Kardec», selon sa propre expression.
Ses ouvrages :
1885 - Le spiritisme devant la science 
1897- Le phénomène spirite 
1897- L’évolution animique
1927- La Réincarnation
 
Léon Denis                      x
(...) L'année 1882 marque en réalité le début de son apostolat. Il a 36 ans et se voit diminuer physiquement. Ses continuels déplacements, ses multiples occupations l'ont surmené et la baisse de sa vue lui donne de graves inquiétudes.
Confronté au matérialisme positiviste, il voit son idéal bafoué ; le spiritisme est objet de la risée dans les milieux universitaires.
(...) Lors d'une séance spirite avec un groupe d'ouvriers du Mans, il reçoit l'esprit de Jérôme de Prague qui deviendra son père spirituel pour le seconder dans sa mission.
Il a son premier contact avec le groupe spirite de Paris qui l’invite à prononcer un discours sur la tombe d'Allan Kardec. Gabriel Delanne et Gaétan Leymarie souhaitent vivement le rencontrer pour mener une action commune dans l'intérêt de la cause.
En 1883, il accepte avec joie de participer aux futurs congrès et conférences spirites. La même année, le Dr Belle président de la ligue de l’enseignement de Tours qui apprécie Léon Denis pour ses qualités humaines, lui offre sa place de député. Bien qu'ému et intéressé par l'offre de son ami, il décide de s ‘en tenir à son seul engagement spirite dont il a tracé le chemin depuis seize années.
Il se consacre donc à son activité essentielle, sans pour autant délaisser la maison de commerce où il travaille avec sérieux. En trente cinq ans, il donne trois cents conférences et participe à six congrès internationaux, dans de nombreuses villes de France et au-delà frontières, en Belgique, en Suisse, en Hollande et en Algérie. Partout, il reçoit l’ovation du public, retenant l’attention de la presse et des hommes de science et de lettres. On le considère comme «l'apôtre du spiritisme».
(...) Léon Denis était aussi militant à «la ligue de l’enseignement» dont il devint secrétaire. Cette ligue, créée en 1872 par Jean Macé, avait pour objet de faire adopter en France l'enseignement obligatoire, gratuit et laïque, indépendant des Eglises. Léon Denis, fils du peuple, ayant éprouvé lui-même les vicissitudes du manque d'instruction des pauvres, se donna tout entier dans la tâche qui lui avait été confiée.
 
Andrew Jackson Davis (1826-1910)
Ce précurseur américain, qui depuis son plus jeune âge voyait et entendait les esprits, participa à des séances d’écriture et de clairvoyance à partir de 1844 à Poughkeepsie*. Il en conçut quelques recueils philosophiques et scientifiques, qui furent les premières bases du spiritualisme américain. Il reçut des révélations prédictives de grande précision. Il est fait référence aux neuf planètes de notre système solaire, ce qui sera seulement confirmé en 1930 avec la découverte de Pluton. Il avait aussi prédit l’invention de l’automobile, de l’avion et de la machine à écrire.
Dans ses annotations personnelles, à la date du 31 mars 1848, était écrit : «Ce matin à l’aube, un souffle froid est passé sur mon visage et j’ai entendu une voix, tendre et assurée, qui me disait : frère, le bon travail est commencé, contemple la démonstration vivante de ce qui s’initie». C’est ce même 31 mars 1848 à 6 heures du soir, que les sœurs Fox interrogèrent pour la première fois l’entité qui provoquait des coups frappés à leur domicile d’Hydesville*.
* Poughkeepsie et Hydesville sont deux localités situées dans l’état de New York.
 
Alfred Russel Wallace ( 1823-1913)
Naturaliste britannique, membre de diverses sociétés scientifiques, Russel Wallace fut un des fondateurs de la «géographie zoologique» et de la doctrine évolutionniste de la sélection naturelle, qu’il énonça en même temps que Darwin*.
Devenu spirite à partir de 1865, il participa à des séances avec les médiums les plus connus. Il défendit ardemment les principes de la philosophie spirite dans de nombreuses revues, en y incluant le concept de réincarnation qui n’était pas partagé par tous les spirites britanniques. Il donna des conférences en Angleterre et en Amérique du Nord et s’affronta aux adversaires du spiritisme dans la presse écrite, leur répondant par exemple :
«Certains de mes amis scientifiques croient que je suis halluciné et que les idées exprimées dans mes écrits nuisent à ma réputation de naturaliste et de philosophe.
A l’époque où j’ai commencé à étudier les phénomènes spirites, j’étais un philosophe sceptique et prenais plaisir à lire les œuvres de Voltaire, Strauss et Vogt. J’étais un matérialiste si affirmé dans mes idées, qu’à cette époque il m’était impossible de concevoir l’existence de l’âme et je ne croyais pas qu’il y eût dans l’Univers plus que de la force et de la matière. Mais les faits sont très éloquents et ils m’ont convaincu de la vérité du spiritisme.»
Dans les dernières années de sa vie, les idées de Russel Wallace sur la sélection naturelle se distancièrent de celles de Darwin, considérant que la présence du facteur spirituel qui anime la vie est une donnée essentielle qui implique la double évolution spirituelle et biologique.
* Charles Darwin : naturaliste britannique (1809-1882). Ayant recueilli au cours d’une croisière autour du monde sur le Beagle (1831-1836) d’innombrables observations sur la variabilité des espèces, il fut conduit à la doctrine évolutionniste, appelée depuis lors darwinisme, qu’il fit connaître dans son ouvrage majeur «De l’origine des espèces par voie de sélection naturelle» (1859)
 
Alexandre Aksakof (1832-1903)
C’est le savant russe Aksakof qui introduisit le mot «animisme» dans les recherches sur les faits médiumniques au travers de son étude théorique contenue dans son ouvrage «Animisme et spiritisme». Analysant les grandes expériences spirites de son temps, il s’évertue à discerner et différencier les réelles manifestations des esprits de celles provoquées par l’esprit même du médium. Il conclut que tout type de phénomène médiumnique trouve une équivalence possible dans l’action inconsciente de l’homme qu’il qualifie d’animiste.
Allan Kardec avait déjà observé que le propre esprit du médium pouvait se manifester, ce qui lui fut confirmé par l’au-delà dans une réponse qu’il rapporta dans Le Livre des Médiums (question 223). C’est la nature du contenu du message qui permet de différencier la provenance, soit médiumnique, soit animique.
L’écueil du phénomène animique est surtout constaté chez le médium débutant, qui pourra dans la sérénité d’un développement normal et équilibré de sa faculté, passer progressivement de l’animisme à la réelle médiumnité.
 
Matérialisations de formes animales avec Kluski
Lors de séances de la Société d’études psychiques de Varsovie en 1919 et 1920 avec le médium Franek Kluski, les matérialisations ectoplasmiques firent apparaître un être bizarre, sorte d’intermédiaire entre le singe et l’homme qui fut photographié.
«Il est décrit comme ayant la taille d’un homme, une face simiesque mais un front développé et droit, la figure et le corps couverts de poils, des bras très longs, des mains fortes et longues, etc. Il semble toujours ému, prend les mains des assistants et les lèche comme ferait un chien (….) Son apparence était celle d’un être rappelant une bête ou un homme très primitif. Il ne parlait pas, mais il lançait des sons rauques avec ses lèvres, claquait de la langue et grinçait des dents, cherchant en vain à se faire comprendre. Lorsqu’on l’appelait, il s’approchait ; il laissait caresser sa peau velue, touchait les mains des assistants et leur grattait la main fort doucement avec des griffes plutôt qu’avec des ongles. Il obéissait à la voix du médium et ne faisait pas de mal aux assistants en les touchant fort doucement.
C’était un progrès car aux séances antérieures, cet être manifestait une grande violence et une grande brutalité. Il avait une tendance visible et une volonté tenace à lécher les mains et le visage des assistants qui se défendaient de ces caresses bien désagréables. (...)».
 
Gabriel Delanne et le "Pithécanthrope"
L’être étrange qui se matérialisait dans les séances de Varsovie fut surnommé par les expérimentateurs, le Pithécanthrope. N’ayant pas de renseignements sur la nature et la provenance de cet esprit matérialisé, nous en sommes réduits à avancer au moins deux hypothèses :
L’esprit d’un être de type pithécanthrope, venu du fond des âges serait resté figé dans une situation de trouble durant une période considérable au regard du temps humain. Il aurait alors surgi dans la séance spirite, avec l’aide d’esprits guides dans un double but : montrer aux spirites présents une morphologie et un comportement des premiers humanoïdes sur terre, et sortir l’esprit de son trouble, de par sa manifestation même.
Une autre supposition vient à l’esprit lorsque l’on connaît l’existence de lignées humanoïdes primitives (ou peut-être encore animales), sous la forme des fameux yetis. Il pourrait alors s’agir, de la manifestation d’un esprit contemporain appartenant à cette lignée, et récemment désincarné au moment de ces séances.
Et d’autres hypothèses restent possibles, d’autant que l’on ne peut déterminer si cet être était de nature animale ou humanoïde.
L’histoire de la manifestation du Pithécanthrope est rapportée par Gabriel Delanne qui avait reçu des comptes rendus de Varsovie. Le Dr Gustave Geley s’était rendu à Varsovie où en présence de Kluski, il assista à des matérialisations de chiens. Mais, à notre connaissance, il n’est fait aucune allusion à d’éventuels messages qui auraient expliqué d’où provenait l’esprit de ce Pithécanthrope.
 
Correspondances croisées
L'esprit de Frederick Myers (1843-1901), un des membres fondateurs de la Société anglaise d'études psychiques, continua son action au-delà de sa mort physique, en vue de dérouter les sceptiques. Il mit au point une nouvelle méthode de communication spirite appelée "correspondances croisées", avec l'aide de deux autres esprits, Edmund Gurney décédé en 1888 et le professeur Henry Sidgwick décédé en 1900. Les médiums sollicités par l'écrutire étaient très éloignés géographiquement : en Angleterre Mrs. Willet et Mrs. Verrall, en Inde Mrs. Holland et aux Etats Unis Mrs. Leonore Piper.
Des bribes de phrases ou des mots, obtenus par les différents médiums, étaient incompréhensibles isolément, mais trouvaient une signification une fois qu’ils étaient rassemblés. Ce fut un petit casse tête intellectuel, dans la mesure où des langues différentes furent utilisées dont le latin et le grec, ainsi que des dessins.
Ces expériences qui continuèrent durant plus de 30 ans, furent notamment étudiées par Ernest Bozzano et Gustave Geley. Le but de l’esprit de Myers fut atteint dans la mesure où cette sorte de puzzle à remettre en ordre trouvait toujours sa signification, pour une preuve irréfutable et supplémentaire qu’il désirait apporter depuis son au-delà.
 
Georges Valiantine et les voix directes
Cette faculté, expérimentée notamment par le médium New-Yorkais George Valiantine, permet d’obtenir des voix d’esprits qui vibrent dans l’air ambiant. Autour de Valiantine, homme de peu d’instruction, des voix se faisaient entendre simultanément en plusieurs langues, traitant des sujets les plus variés.
Un esprit disant être Confucius put ainsi dialoguer avec le Dr Naville Whymant, spécialiste des langues orientales. Celui-ci demanda à l’esprit de lui fournir une version corrigée du troisième poème des Shih King, devenu incompréhensible par suite des déformations des copistes. Et la voix de l’entité donna, dans un dialecte chinois d’un usage abandonné depuis très longtemps, une version corrigée et compréhensible, correspondant au poème demandé. L’esprit essaya aussi de s’exprimer en anglais mais n’y parvint que très incorrectement.
Ces manifestations de Confucius en langue chinoise par «voix directe» ont eu une suite, sous la forme de «correspondances croisées» grâce à l’utilisation simultanée de trois médiums.
 
 
Ernest Bozzano (1862-1943)      x
Après avoir nié les phénomènes psychiques, ce scientifique italien fit ses premières incursions dans l’étude des phénomènes spirites au travers des travaux d’Alexandre Aksakof, de Gurney et Myers, pour devenir finalement un grand défenseur de la médiumnité. Il participa aux séances de la médium Eusapia Palladino. Il écrivit une soixantaine d’ouvrages dont «La médiumnité polyglotte», «Animisme et spiritisme», «Les animaux et les manifestations métapsychiques», «Les énigmes de la psychométrie», «Défense du spiritisme».
En 1920, il connut Gaston de Boni, qui après la mort de Bozzano, hérita de tous ses travaux et créa une société appelée «Fondazione Biblioteca Bozzano».
Cette fondation située à Bologne, s’est perpétuée jusqu’à aujourd’hui sous le nom de «Fondazione Biblioteca Bozzano-Boni» qui édite la revue trimestrielle de parapsychologie «Luce e ombra».
 
Un rêve prémonitoire d’Allan Kardec
En avril 1866, le fondateur du spiritisme fit un rêve qui le laissa interrogatif.
«Dans un lieu qui ressemblait à une rue, se trouvait une réunion d’individus qui causaient ensemble… Nous considérions cette foule et cherchions à saisir l’objet de la conversation, lorsque tout à coup parut dans l’angle d’une muraille une inscription en petits caractères, brillants comme du feu, que nous nous efforcions de déchiffrer ; elle était ainsi conçue : «Nous avons découvert que le caoutchouc roulé sous la roue fait une lieue en dix minutes, pourvu que la route…». Pendant que nous cherchions la fin de la phrase, l’inscription s’effaça peu à peu.»
Allan Kardec, peu versé dans le domaine des inventions et des techniques, se demanda s’il était mis sur la voie d’une découverte, où de nouvelles propriétés du caoutchouc auraient à jouer un rôle dans la locomotion. Il décéda trop tôt pour avoir la réponse. Quelques années plus tard, l’invention du pneumatique allait révolutionner la locomotion, et déjà la bicyclette dépasserait la vitesse indiquée par le rêve d’une lieue parcourue en dix minutes…
 
Abolition de l’esclavage et influence des esprits
Le roman «La case de l’oncle Tom» qui repose sur la lutte pour l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis, fut écrit selon son auteur sous l’influence de forces invisibles. Harriet Beecher-Stowe (1811-1896) expliqua qu’elle entendait une voix dont elle reçut la dictée du livre «La case de l’oncle Tom»(1852), indépendamment de ses propres concepts et de ses goûts littéraires.
Quelques années plus tard, le président Abraham Lincoln (1809-1865) participait à des séances qui étaient organisées à la Maison Blanche avec la jeune médium Nettie Colburn Maynard. Les esprits, au travers de cette médium parlante et écrivain, demandèrent avec insistance au président Lincoln d’accélérer la proclamation émancipatrice des noirs pour engager le processus d’abolition de l’esclavage. Le 1er janvier 1863, les esclaves furent déclarés libres.
 
 
Le cas du juge Edmonds 
Le juge Edmonds qui fut président du sénat et membre de la cour suprême de justice de New York dans la deuxième moitié du XIX° siècle, assista à un phénomène qui percuta sa conscience et le fit s’interroger sur l’existence des esprits. Sa fille Laura, qui ne parlait que l’anglais, se mit un jour à converser spontanément dans une autre langue avec un ami de son père en visite dans la maison familiale. Etant de nationalité grecque, il fut surpris d’entendre Laura, non seulement parler un grec parfait, mais également lui annoncer la mort de son fils resté en Grèce. Laura était incorporée par un esprit familier à l’ami de son père, décédé quelques années auparavant. Tout fut vérifié, l’authenticité du nom de l’esprit, les circonstances tragiques de sa mort et le fait malheureux d’une mort annoncée à l’ami de la famille. Il fut constaté enfin que Laura, incorporée par l’esprit, parlait dans une langue correcte et sans accent. Le juge Edmonds interloqué par cet événement dit alors : «Nier le fait est impossible, il est trop flagrant, je pourrais tout aussi bien nier que le soleil nous éclaire. Le considérer comme une illusion, je ne le saurais davantage, car cela s’est passé en présence de huit à dix personnes tout instruites et intelligentes».
 
La médiumnité de Mrs Wriedt 
De nombreux récits furent publiés sur la médiumnité de Mrs Wriedt (Angleterre 1911), ainsi que des comptes rendus dont celui de miss Edith Harper relatif à 44 séances d’expériences de voix directes. Voici son commentaire : «En analysant ces expériences, on constate en elles deux traits caractéristiques théoriquement importants : le premier c’est que l’on entendait souvent deux, trois et jusqu’à quatre voix directes qui causaient simultanément avec autant d’expérimentateurs ; l’autre, que l’on a obtenu des messages en des langues et patois totalement inconnus du médium ; entre autres le français, l’allemand, l’italien, l’espagnol, le norvégien. Dans cette dernière occasion, il y avait parmi les assistants une dame norvégienne, très connue dans les milieux politiques et littéraires, à laquelle s’est manifestée une voix directe robuste et virile qui, en parlant norvégien, a dit être son frère, dont elle donna le nom. Une conversation très active s’engagea entre les deux dans leur langue, avec une joie indescriptible de la dame en question. Elle déclara ensuite que son frère avait fourni d’excellentes preuves d’identification personnelle, et l’avait renseignée sur l’existence heureuse dont elle jouissait dans le monde spirituel. Une autre fois, une voix directe s’adressa à une dame en parlant espagnol avec une volubilité extraordinaire. Personne ne savait que cette dame connût l’espagnol, mais à notre grande surprise nous l’entendîmes répondre avec promptitude en cette langue à l’esprit qui la questionnait et qui exprima sa vive satisfaction pour avoir pu parler dans son idiome maternel.»
 
Arthur Conan Doyle au sujet de la médiumnité polyglotte
Pierre Loti, médium et ami d’Arthur Conan Doyle, fut invité chez ce dernier le 4 septembre 1927 en présence d’autres personnes du cercle amical pour une séance spirite importante où fut reçu un message en langue arabe. Conan Doyle rendit compte plus tard au cours d’une de ses conférences, de cet épisode spirite en ces termes : «Nous avons obtenu un long message en langue arabe, langue inconnue de tous les assistants. J’ai envoyé le document à un ami qui connaît profondément cette langue, et on constata que le message était conçu en un arabe irréprochable». Une longue conversation au cours de cette séance s’était établie sous forme de questions réponses, en voici un exemple :
Pouvez-vous nous dire qui vous êtes ?
R : Aiwa. Is mi Pierre. Ana hadir.(Oui. Mon nom est Pierre. Toujours à vos services).
Plus loin dans le rapport de la séance et dans le cours de cet échange spirite, l’esprit dit ceci à une dame présente :
«Nahar kum said ya sittat (Que vos jours puissent s’écouler heureux, madame).
«Nahar kum said ya ha jabat (Que vos jours puissent s’écouler heureux, ô Gardien du seuil ).
L’expression «gardien du seuil» fut remarquée comme une expression d’un spiritualisme exquis et de nature extraordinairement significative par le rapporteur de cette séance.
 
Le cas Livermore 
F.Livermore, banquier de nationalité américaine, reçut par l’entremise du médium Kate Fox, la visite à plusieurs reprises de son épouse décédée. Cette dernière prénommée Estelle, lui prodigua de nombreux messages écrits dans un parfait français, langue qu’elle parlait d’ailleurs fort bien de son vivant mais qui était totalement inconnue du médium et plutôt mal de son propre mari. Celui-ci, travaillait presque toujours seul avec le médium et pour se prémunir de toutes tricheries de cette dernière, lui tenait les mains serrées pendant toute la durée de la séance. D’extraordinaires manifestations d’Estelle Livermore, sous forme fantomatique totale et parfois partielle, lorsqu’une seule main se matérialisait pour écrire sur une feuille blanche un texte totalement rédigé en langue française, se produisirent à plusieurs reprises au cours de séances autour de Kate Fox.
 
Arthur Conan Doyle et le spiritisme              x
 
L’auteur de Sherlock Holmes (1859-1930), adhère à la Société de Recherches Psychologiques de Londres en 1891, y enquête sur des récits de maisons hantées et il va même se rendre sur des lieux pour se rendre compte. Il réunit des preuves et renforce sa conviction par la lecture des travaux de Frederic Myers et William Crookes.
Plus tard, il sera profondément marqué par deux messages reçus lors d’une séance par voie d’écriture automatique, l’un de son beau-frère Malcom mort à la guerre et l’autre de son propre fils. C’est à partir de cet événement qu’il s’engage corps et âme dans un fervent militantisme pour la défense des idées spirites. Il réalise de nombreuses conférences et puis il se lance dans la traduction du livre «Jeanne d’Arc médium», de Léon Denis, auteur qu’il tient en plus haute estime. Avec sa fille, il ouvre une librairie spirite où il propose, entre autres, ses propres ouvrages sur le spiritisme nouvellement édités.
A plusieurs reprises, il présidera des congrès spirites internationaux représentant 27 pays. En 1928, il étudie l’ectoplasmie et la photographie psychique, il réalise lui-même une photographie en séance, sur laquelle apparaît son fils. Il participe à son dernier congrès en 1929, devenu alors un grand médiateur d’idées et d’expériences entre les Etats-Unis et l’Angleterre.
Conan Doyle a écrit trois livres importants concernant le spiritisme : «L’histoire du spiritisme», «La nouvelle révélation», et «Le message vital».
 
 
 
                                      Ils en ont parlé...
 
Si Victor Hugo est connu pour ses écrits et sa pratique des tables tournantes, d’autres écrivains et romanciers, des personnages illustres de la littérature du XIXè siècle ont évoqué leurs sympathies ou leur véritable croyance à la manifestation des esprits après la mort. Certains se sont même engagés dans le combat spirite. Leurs livres sont des témoignages de leur attachement à l’idée spirite, en voici quelques
exemples :
Alexandre Dumas (1803-1870)
Dans «Madame de Chamblay», Alexandre Dumas affirme le principe de double vue. Ses mémoires contiennent aussi des faits de visions de parents morts et nous montrent qu’il admettait la théorie de la réincarnation.
«Je sais ce que j’ai fait de bon, soit dans ce monde, soit dans les autres mondes où j’ai vécu avant de venir dans celui-ci, mais Dieu a pour moi des faveurs spéciales». Mémoires. Ch. LXIX. Paris 1863
 
Théophile Gautier (1811-1872)
Ami de Victor Hugo et de Balzac, Théophile Gautier se fit l’interprète de la théorie spirite dans une sorte de roman intitulé «Spirite». Il met en scène deux êtres qui se sont aimés : l’un n’a jamais pu l’avouer de son vivant. Une fois mort, son esprit par des réincarnations successives manifeste les sentiments tus de son vivant. Le personnage principal du roman, Guy de Malivert, pourtant incrédule aux
phénomènes surnaturels, entre en communication avec un esprit qu’il nommera «Spirite», une femme aimée d’une vie antérieure...
 
George Sand (1804-1876)
Les idées spirites de George Sand se lisent dans «Consuelo» et «La Comtesse de Rudolstadt». La réincarnation, la communication possible entre les vivants et les morts, par la vue, l’audition et l’inspiration apparaissent dans «Spiridion».
Dans «Histoire de ma vie», George Sand parle de ses convictions :
«Si nous ne devons pas aspirer à la béatitude des purs esprits du pays des chimères, si nous devons entrevoir toujours au-delà de cette vie, un travail, un devoir, des épreuves et une organisation limitée dans ses facultés vis-à-vis de l’infini, du moins, il nous est permis par la raison et il nous est recommandé par le cœur de compter sur une suite d’existences progressives en raison de nos bons désirs. Nous pouvons regarder cette terre comme un lieu de passage et compter sur un réveil plus doux dans le berceau qui nous attend ailleurs.»
Georges Sand avait sur la mort des croyances très douces. «J’imagine n’avoir mérité qu’un sort très gentil dans l’autre vie, l’univers est grand et beau. Tout ce que nous croyons plein d’importance est si fugitif que ce n’est pas la peine d’y penser.»
 
Honoré de Balzac (1799-1850)
Grand romancier, penseur, occultiste distingué, Balzac connut les prémisses du spiritisme, il fut un disciple de Swedenborg.
Parmi les nombreuses œuvres du romancier, les plus imprégnées de spiritisme sont «Séraphitus Séraphita», «Ursule Mirouet», «Les proscrits», «La recherche de l’absolu», «Peau de chagrin».
Dans «Ursule Mirouet», l’auteur aborde le détail de trois apparitions successives racontées par Mlle Ursule à l’abbé Chaperon :
«Ursule fit un rêve qui présenta les caractères d'une vision surnaturelle autant par les faits moraux que par les circonstances pour ainsi dire physiques. Feu Minoret, son parrain, lui apparut et lui fit signe de venir avec lui ; elle s'habilla, le suivi au milieu des ténèbres jusque dans la maison de la rue des Bourgeois où elle retrouva les moindres choses comme elles étaient le jour de la mort de son parrain. Le vieillard portait les vêtements qu'il avait sur lui la veille de sa mort.
 
Eugène Nus qui assistait souvent à des séances de spiritisme raconte dans «Ces choses de l’autre monde» que lors d’une communication avec l’au-delà, il reçut une définition de la mort : «La mort n’est pas la tombe humaine. Elle borne la forme de l’être matériel ; fin de l’individu, elle dégage l’élément immatériel. La mort initie l’âme à une nouvelle existence. Fiez-vous à une destinée qui sera votre ouvrage. Partisan convaincu de l’existence des esprits, il répondait aux détracteurs de l’époque : «Le ridicule fut pour les aimables farceurs qui se moquaient de la danse des grenouilles, je prédis le même sort à ceux aujourd’hui qui se moque de la danse des guéridons».
 
Hugo, Lamartine, et le spiritisme
Le grand Victor Hugo, au-delà de son œuvre et de ses prises de positions sociales et politiques, avait participé à de nombreuses séances spirites lors de son exil à Jersey. Il en avait acquis des certitudes qui transparaissent dans son œuvre poétique et qu’il sut transmettre à son ami Alphonse de Lamartine, meurtri par le décès de son épouse. C’est depuis les îles anglo-normandes qu’il lui écrivit ces lignes le 23 mai 1863 : “Cher Lamartine, Un grand malheur vous frappe ; j’ai besoin de mettre mon cœur près du vôtre. Je vénérais celle que vous aimiez. Votre haut esprit voit au-delà de l’horizon ; vous apercevez distinctement la vie future. Ce n’est pas à vous qu’il est besoin de dire : espérez. Vous êtes de ceux qui savent et qui attendent. Elle est toujours votre compagne, invisible, mais présente. Vous avez perdu la femme mais non l’âme. Cher ami, vivons dans les morts.”
 
 
 
 
 
 
 
 
                        Les précurseurs d’Amérique latine
 
Pratiquement inconnus en France, les spirites d’Amérique du sud furent nombreux depuis le XIXème siècles, à suivre fidèlement les enseignements d’Allan Kardec. Depuis l’avènement du kardécisme, le spiritisme latino-américain a connu un grand développement. De nombreux penseurs et intellectuels ont participé à un travail de grande envergure, en expérience, en réflexion et en diffusion. Des écrivains, poètes, journalistes, hommes politiques et scientifiques, ont été spirites, laissant derrière eux une abondante littérature, qui reste méconnue en France faute de traductions.
Seront évoqués dans ce bref résumé, des figures parmi les plus importantes et les plus progressistes, qui ont su apporter une continuité intellectuelle et spirituelle à la philosophie d’Allan Kardec, déterminante pour le sous-continent sud américain.
 
Argentine
Nous distinguons dans l’histoire du spiritisme argentin trois grandes personnalités qui ont donné au mouvement une impulsion résolument sociale et humaniste dans un courant de pensée qualifié de socialiste-spirite, menant une réflexion sur le progrès des cultures et des civilisations à la lumière de l’éthique spirite.
 
Cosme Marino(1847-1927) :Journaliste et propagandiste infatigable, Marino accomplit son parcours spirite dès l’âge de 22 ans aux côtés de l’association «Constancia». Il devient le leader spirite national, considéré comme le «Kardec argentin». Directeur de la revue «Constancia», il laissa plusieurs ouvrages dont «Le spiritisme et la science», «Preuves concluantes de l’existence de l’âme», «Concept spirite du socialisme», «Le spiritisme en Argentine».
 
Manuel Porteiro(1881-1936) :Issu d’un milieu très pauvre, cet autodidacte étudia tous les philosophes pour à son tour développer une pensée construite autour d’une sociologie spirite. Rejetant aussi bien le capitalisme que la vision matérialiste du marxisme, il prôna un socialisme spirite fondé sur les valeurs éthiques et esthétiques de l’être, en dehors de toute mystique et de toute forme théologique. Il parlait d’une révolution à caractère moral, intégrant toutes les dimensions culturelles d’un spiritisme dialectique, débarrassé de ses déviations mystiques.
 
Humberto Mariotti(1905-1982) :Ecrivain, philosophe et poète, fut marqué par la pensée spirite et sociale de Manuel Porteiro. Il donna au spiritisme une empreinte sociale pour une société fondée sur les valeurs de justice, d’égalité et de liberté. Quelques titres parmi son immense œuvre écrite : «Victor Hugo le poète de l’au-delà», «La loi et l’histoire», «La parapsychologie à la lumière de la philosophie spirite», «Les idées spirites et la société moderne».
Humberto Mariotti associait à sa passion littéraire, une grande culture et des dons oratoires, mis au service d’un spiritisme social, qui eut un grand impact sur le mouvement spirite argentin.
 
Brésil
Le Brésil, terre de contrastes, a connu et connaît encore de grandes diversités culturelles et spirituelles auxquelles le spiritisme n’a pas échappé. Parmi les pionniers, le nom de Bezzera de Meneses est incontournable dans lR
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